Le growl : la bête rugissante du death metal
Le growl, signe indissociable du death metal et parfois du black metal, est une technique gutturale qui évoque un rugissement primitif. Enveloppant des paroles souvent incompréhensibles sans livret, le growl est pourtant un outil fascinant qui demande une maîtrise vocale insoupçonnée pour transmettre des idées d’agressivité, de désespoir ou encore de chaos intérieur.
Comment fonctionne le growl ?
Le growl utilise une vibration des fausses cordes vocales, également appelées plis vestibulaires. Contrairement aux cordes vocales principales, qui produisent notre voix parlée, ces fausses cordes permettent de créer une texture sonore rauque et intense. Le son n’est pas « crié », mais projeté à partir du diaphragme, mélangé à une résonance grave amplifiée par la gorge et parfois la poitrine. L’objectif est de produire un timbre profond sans abîmer les cordes vocales.
- Il ne s'agit pas de forcer la voix, mais de maîtriser l'art de la résonance.
- Cette technique demande une excellente gestion du souffle et une respiration diaphragmatique pour éviter la fatigue.
- Le growl peut se décliner : le growl grave (proche du guttural) ou le growl médium, plus modulé.
Des artistes emblématiques comme George “Corpsegrinder” Fisher (Cannibal Corpse) ou Mikael Åkerfeldt (Opeth, dans ses premiers travaux) illustrent parfaitement la richesse et la diversité des growls dans leurs sonorités.
L'origine et l'évolution
Bien que le growl soit désormais associé au death metal des années 1980, ses premières formes se retrouvent dans des traditions vocales culturelles, comme les chants gutturaux mongols ou tibétains. Ces influences, volontairement ou non, ont façonné les expérimentations des premiers groupes de métal extrême, comme Death ou Morbid Angel. Aujourd'hui, certains chanteurs expérimentent des fusions, croisant growl et chant clair, un style devenu courant dans des groupes de metalcore comme Killswitch Engage.